Quelque part en région, dans le creux d’une ville où les Therrien ont l’habitude de se réunir au jour de l’An en faisant comme s’ils avaient envie de se voir, la lutte perpétuelle à l’ennui et à l’indifférence prend un détour imprévu. La présence d’une caméra vidéo et le départ d’un membre du clan annoncent une soirée où la famille sera mise à rude épreuve. Ayant envie de marier leurs univers créatifs depuis longtemps, Dany Boudreault et Maxime Carbonneau ont trouvé la prémisse de Descendance lors d’un party de famille auxquels ils étaient tous deux conviés. «L’hôte de la soirée avait acheté une caméra pour filmer la soirée. Quand les sujets de conversations abordés chaque année ont été épuisés, il a projeté la vidéo. La famille a été confrontée à ce qu’elle avait vécu 45 minutes plus tôt, et les gens commentaient comme s’il s’agissait de souvenirs lointains. On trouvait ça hyper puissant que les personnages de notre pièce deviennent les spectateurs de leur propre vécu», raconte Maxime Carbonneau.Le point de vue sur la soirée est d’autant plus particulier qu’il s’agit du dernier jour de l’An de cette famille. «La grand-mère vit un Alzheimer accéléré et l’une des petites filles annonce qu’elle part vivre à l’étranger. Comme ces deux-là quittent, la famille sait qu’elle n’aura plus de raisons de se réunir. Donc tout le monde veut archiver les meilleurs moments et en profiter comme si on venait d’annoncer la fin d’une espèce.»Colorée de grisaille et de pessimisme, l’histoire du tandem laisse également filtrer plusieurs touches de lumière. «Il y a beaucoup de ténèbres dans le texte, mais ça demeure une déclaration d’amour à la famille. On a abordé le texte comme une tragédie familiale, mais avec beaucoup d’humour.»Formé en interprétation au Conservatoire d’art dramatique de Montréal et vu comme acteur dans Musique pour Rainer Maria Rilke au Théâtre Denise-Pelletier à l’hiver 2012, Maxime Carbonneau affirme avoir amorcé l’écriture pour combler un manque. «Je sentais une carence en parole d’artiste en tant qu’interprète, alors je me suis mis à écrire. Pour moi, c’est une autre façon de rejoindre mon humanité et mon propre inconscient, une façon différente de creuser et de me comprendre. Je n’ai jamais voulu écrire pour me faire jouer davantage.»Habitués de travailler sur leurs projets d’écriture individuellement (Boudreault a écrit [e], alors que Carbonneau a créé Winnebago et co-écrit le iShow), les deux artistes ont dû apprivoiser le travail à quatre mains. «Il a fallu prendre le temps de développer une méthode, mais on s’est entendu rapidement sur la courbe de l’histoire, le récit et les personnages. On connaissait la pièce super bien avant de l’écrire. Quand on est parti écrire chacun de notre côté, on savait que nos scènes allaient se rejoindre. Une nouvelle entité s’exprimait à travers nos quatre mains.»Dans le projet Descendance, Carbonneau a également la possibilité de pousser plus loin ses habiletés de metteur en scène, en dirigeant de jeunes visages (Rachel Graton, Julien Lemire, Raphaëlle Lalande) et des acteurs de grande expérience (Louise Turcot, Annette Garant, Martin Faucher). La renommée de ces derniers n’a pourtant pas intimidé le jeune homme bien longtemps. «Je me suis rapidement rendu compte qu’ils n’étaient pas plus difficiles d’approche parce qu’ils avaient 20 ou 30 ans de métier.»Malgré la confiance en leurs moyens, les deux auteurs n’ont pas hésité à faire appel à Stéphane Lafleur afin de scénariser une portion vidéo qui sera projetée durant la pièce. «Étant donné que les personnages font leur propre film durant la soirée, on aimait l’idée de ne pas intervenir dans leurs images en tant qu’auteur. Stéphane est un artiste qu’on admire beaucoup comme auteur, chanteur et réalisateur. Avec sa façon de voir les relations et la famille, on avait l’impres
ebook - livre numérique - critiques - Descendance - Dany Boudreault , Maxime Carbonneau
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