METABLOG EBOOKS FROM GOOGLEBOOKS

METABLOG EBOOKS FROM GOOGLEBOOKS
FIND E-BOOKS HERE !

Monday

ebook - livre numérique - critiques - Tunisie - Collectif , Dominique Auzias , Jean-Paul Labourdette

C’est avec satisfaction que j’entrevois la fin de mon semestre d’échange à l’Université de Carthage en Tunisie. Au cours des derniers mois, j’ai eu la chance de partager la vie d’un peuple qui traverse des moments uniques de son histoire, soit la transition d’une dictature à une démocratie. Ce dernier blogue sera divisé en deux parties; dans la première, je donnerai la parole à quatre jeunes étudiantes que j’ai côtoyées tout au long du semestre. Celles-ci nous font part de leurs ambitions et de leurs inquiétudes concernant leur avenir en Tunisie.Depuis le début du printemps arabe, le sort réservé aux jeunes femmes dans les pays révolutionnaires a soulevé de nombreux débats. Comment doivent-elles se comporter dans la société, quels habits doivent-elles porter, quelle sera leur place sur le marché du travail, etc. Dans ce débat, qui soulève aussi beaucoup de passion en occident, on a, selon moi, peu donné la parole à la jeunesse féminine. J’ai donc profité de l’occasion pour leur poser la question : « Comment favoriser un meilleur avenir en Tunisie ? » Voici les réponses de Hend, Miriam Salma et Asma, quatre jeunes étudiantes aux idées diversifiées.Pour Miriam, issue d’une famille partageant des valeurs libérales, l’héritage de Habib Bourguiba, père de l’islam libéral tunisien, doit non seulement être préservé, mais la société tunisienne doit poursuivre le projet bourguibiste, celui de l’évolution vers une société moderne :« Étant fille d’un mariage mixte, j’ai toujours navigué dans une culture internationale plutôt que nationale. Mes parents m’ont transmis une culture libérale et ouverte sur le monde. Depuis janvier 2011, nous avons constaté qu’il y a maintenant un décalage grandissant entre les lois tunisiennes, qui sont parmi les plus progressistes des pays islamiques, et les valeurs conservatrices que partage encore une grande partie de la population ». Alors que la révolution tunisienne constitue une opportunité de continuer la mise en place d’une société libérale au plan des valeurs et égalitaire au plan économique, une partie de la population remet en cause ce projet de société :« Malheureusement, je ne peux cacher mes réserves et mes inquiétudes quant à l’avenir de l’islam libéral tunisien. On ne peut nier qu’une minorité importante de Tunisiens partagent les mêmes valeurs libérales que ma famille m’a transmises. Toutefois, ferons-nous le poids contre le mouvement conservateur religieux incarné par Ennahda ?» Miriam est une jeune femme ambitieuse et voit le monde s’ouvrir à elle. Que cela soit en Tunisie ou ailleurs, elle affirme qu’elle ne vivra que dans une société où elle ne pourra s’assumer comme femme libre. Pour Hend, résolument positiviste, les difficultés de la transition politique ne déstabilisent pas les ambitions qu’elle a pour son pays:« Dès les premiers instants de la révolution, je pouvais ressentir la véritable signification d’être citoyenne. Cet éveil collectif a fait surgir en moi une sensation alors inconnue à l’époque, celle de la responsabilité envers ma patrie, la Tunisie. C’est, entre autres, l’éveil de ce patriotisme qui m’a poussée à m’inscrire à l’Université de Carthage, en Sciences juridiques politiques et sociales ».Hend est cependant consciente que l’ensemble de la population tunisienne ne partage pas les mêmes ambitions qu’elle. Si la démocratie favorise la participation des citoyens, la dictature mène souvent à l’apathie:« Selon moi, les convictions sont toujours présentes dans l’esprit collectif. Toutefois, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Outre les difficultés techniques, il est impossible d’exiger du peuple tunisien, qui n’est maître de son destin que depuis 2 ans, de participer activement à la vie politique. Que c

ebook - livre numérique - critiques - Tunisie - Collectif , Dominique Auzias , Jean-Paul Labourdette

No comments: